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Hamlet, une lecture dramaturgique, avec Thierry Beucher

Début :
samedi 27 novembre 2021 à 13h00
Fin :
dimanche 28 novembre 2021 à 17h00
Lieu :
Bibliothèque de l’ADEC
Prix :
80€ à 90€

CE STAGE EST COMPLET
Il s’agira de lire la pièce in extenso, d’en comprendre les différents enjeux, d’y découvrir les personnages, les différents récits qui s’entrecroisent, les thèmes qui la traversent (la vengeance, la folie, le mensonge, le théâtre, etc.) Mais il s’agira aussi de découvrir quel est, et où se situe le jeu qui sera plus tard la matière même du travail des acteurs.
Ainsi ce travail s’adresse à ceux qui avant de se lancer sur scène, souhaitent explorer plus précisément la pièce. Mais au-delà, il s’adresse aussi à tous ceux qui (membres de troupes par exemple) veulent découvrir comment on travaille, quand après avoir fait le choix d’une pièce, on se pose les questions de la mise en œuvre des répétitions futures.
Un stage complémentaire de l’Atelier.

Bibliothèque de l’ADEC
16 rue Papu
Rennes, 35000 France
+ Google Map
Téléphone :
02 23 46 37 81

CE STAGE EST COMPLET

Intervenant

Thierry Beucher, auteur et metteur en scène du Théâtre de l’Intranquillité.

Public

Ce stage s’adresse à toutes et tous.

Dates, horaires et lieu

A la bibliothèque de l’ADEC
Samedi 27 novembre 13h-19h30
Dimanche 28 novembre 10h-17h

Tarifs

90 €/80 €*
+ adhésion à l’association 15 € (adhésion simple) / 25 € (adhésion + accès bibliothèque)

* Tarif réduit pour les étudiants, demandeurs d’emploi, carte Sortir (sur présentation d’un justificatif).

 

INFO Carte Sortir ! Pour bénéficier d’activités à petits prix : ICI

Pour aller plus loin…

“A l’endroit qui nous occupe, c’est-à-dire la pratique théâtrale amateur, ce qui vient de se vivre (et qui se vit encore) au travers de cette pandémie, aura affecté sérieusement toutes celles et tous ceux qui simplement aiment le théâtre. Professionnels, amateurs, spectateurs, chercheurs, toutes et tous avons vécu et vivons le manque occasionné par l’interdiction de ces pratiques. Ce qui est donc proposé ici, c’est de dire que, cette période nous ayant ainsi touchés, nous ne pouvons pas repartir, sans prendre en compte ce « désir abîmé » de faire du théâtre, et que ce serait sans doute une erreur de se précipiter dans une euphorisante reprise, qui ne l’interrogerait pas.

Ainsi la question n’est pas tant de proposer un nouvel atelier, que de re-nourrir une envie nouvelle de faire du théâtre. D’où l’envie d’une source, d’un nouveau départ, d’une remise en question justement, de ce désir de théâtre, appliqué à la notion d’atelier, en se redemandant de manière pratique ce qu’est finalement un atelier théâtre.

Posant cette question de la source, je reviens toujours (et je ne suis pas le seul !) à Shakespeare.

Shakespeare, non seulement pour ses histoires, ses thèmes, sa poétique, mais aussi et avant tout peut-être, pour sa propension à avoir su mettre au cœur de son écriture le jeu. Dire et redire que le fondement même du théâtre, ce n’est pas le texte, mais le jeu que le texte permet. Dans ce registre-là Shakespeare est une source, et j’aime à croire qu’il a non seulement inspiré évidemment ceux qui sont venus après lui (de Hugo à Koltès par exemple), mais aussi ceux qui étaient avant lui, car on ne lirait pas Sophocle de la même manière, s’il n’y avait pas eu Shakespeare entre lui et nous !

Et plus précisément encore, Hamlet ! Hamlet est une histoire de vengeance(s) dans laquelle le théâtre dévoile la vérité d’un mensonge qui cherchait à occulter un crime. Il y a donc au cœur de Shakespeare, une œuvre dont le cœur est le théâtre lui-même, et c’est sur ce cœur-là que je voudrais proposer le travail de ce prochain atelier.

Réinterroger notre désir de théâtre, en venant l’exercer justement sur cette œuvre-là : Hamlet.

Suivre ce désir personnel – réel, a deux raisons : la première, c’est cette volonté de toujours proposer dans cet atelier des œuvres à l’écriture exigeante, dont les auteurs ont une vision singulière du monde qui les entoure ; de proposer aussi des œuvres ou des auteurs, peu ou pas joués dans le cadre de pratiques amateurs habituelles, et de se dire que cet espace-là, l’atelier, peut justement permettre cela : JOUER HAMLET ! La deuxième raison, intrinsèquement liée à la première, c’est qu’Hamlet est un (le) monument de la littérature dramatique tellement célèbre que sa renommée impressionne et occulte parfois les raisons mêmes de cette renommée. A ce titre il y a deux écueils, le premier est de dire : ce théâtre-là n’est pas pour moi, il est trop compliqué, trop vieux, trop ennuyeux, etc. Le deuxième est de penser : nous allons jouer un monument, et de nous enorgueillir de jouer le chef d’œuvre ! Cherchant à éviter ces deux écueils, la proposition serait plutôt de montrer, d’une part quel est l’espace commun entre celles et ceux qui auront envie d’Hamlet, et la pièce elle-même ; et d’autre part, de dire que cet espace se voudra avant tout sensible et immédiat, qu’il ne s’agira donc pas d’honorer un monument (TO BE OR NOT TO BE !), mais de s’intéresser à ce jeu (à travers les personnages, les situations, les enjeux) que propose concrètement la pièce.

Bien sûr l’œuvre est difficile, complexe, elle demande de l’attention et il serait faux de dire qu’une exigence particulière ne sera pas demandée. Mais ne peut-on pas se dire parfois, et tout en respectant le cadre amateur qui est le nôtre, que notre désir de théâtre, peut aussi demander attention et exigence ?

D’où cette organisation du temps de l’atelier un peu différente pour cette saison.

Une première rencontre d’un week-end sera proposée à qui le veut, désireux de poursuivre par la suite avec l’atelier hebdomadaire, ou venant simplement pour découvrir la pièce. Il s’agira d’un temps de dramaturgie dans lequel la pièce sera lue in extenso, et au cours duquel nous déplierons les thèmes, les personnages, les diverses histoires qui la composent, pour à la fois comprendre ce qui se joue, mais voir aussi comment ces différentes composantes jouent entre elles. Tenter de saisir où est le jeu et comment il opère dans Hamlet, pour une fois plus tard sur le plateau, pouvoir s’y intéresser en priorité. Puis viendra le temps de l’atelier proprement dit, qui traversera l’année et se terminera par une présentation publique.

Mais je reviens à ce que j’évoquais plus haut, c’est-à-dire réinterroger la pratique de l’atelier lui-même : Pourquoi parle-t-on d’atelier et non pas de cours ou de mise en scène ? Quelles sont les différences entre ces espaces ? Ces questions seront développées, mais dans le cadre de la pratique elle-même, car la finalité restera bien évidemment l’exercice de cette pratique, qui pourrait cette saison s’énoncer comme suit : faire surgir un espace dans lequel l’envie de chacun se retrouve autour de cette œuvre, et se dire au moment de la présentation de fin d’année que nous n’aurons sans doute pas monté Hamlet dans son intégralité, mais que nous aurons rendu commun notre désir de cette œuvre, notre désir de jeu, tout en essayant de comprendre la spécificité de notre travail d’atelier.”

Thierry Beucher