L’Atelier

Atelier à l’année – Saison 2021-2022

A PARTIR DU 3 JANVIER 2022 – Tous les lundis de 20h à 22h30 (sauf vacances scolaires)

Pour débuter ou approfondir votre pratique théâtrale

Projet

Un atelier est différent d’une mise en scène ou d’un cours en ceci qu’il propose de chercher avec des
personnes qui ne se connaissent pas, un espace commun entre un groupe nouvellement constitué, et
une œuvre choisie. Travailler à faire surgir cet espace, en se laissant surprendre par la forme que cette
rencontre prend, et représenter devant un public en fin de saison, non pas la pièce, mais cette rencontre
collective avec une œuvre.
To be or not to be! Tout le monde connaît cette phrase, mais en quoi Hamlet est-il du théâtre, et peut-
être même en quoi est-il le théâtre ? C’est à l’invitation de cette exploration que propose cet atelier.
Il s’adresse à tous, habitués, sans expérience, enthousiastes, méfiants, naïfs, exigeants, etc. Tous, mais
qui quelles que soient les raisons de leur venue, auraient ce désir de théâtre, ce désir d’Hamlet !

A noter

Cette saison étant particulière pour l’ADEC qui est en travaux, l’atelier commencera exceptionnellement le 3 janvier 2022.

Intervenant

Thierry Beucher encadre depuis de nombreuses années des ateliers à l’ADEC.
Il est metteur en scène, et également l’auteur d’une dizaine de pièces.
Depuis 2011, il dirige le Théâtre de l’Intranquillité.

Tarifs

210 €/190 €*
+ adhésion à l’association 15 € (adhésion simple) / 25 € (adhésion + accès bibliothèque)

* Tarif réduit pour les étudiants, demandeurs d’emploi, carte Sortir (sur présentation d’un justificatif).

INFO Carte Sortir ! Pour bénéficier d’activités à petits prix : ICI

Stage complémentaire

Cet atelier a été pensé pour fonctionner avec le stage Hamlet, une lecture dramaturgique, qui aura lieu au premier trimestre 2021-2022.

Pour aller plus loin…

A l’endroit qui nous occupe, c’est-à-dire la pratique théâtrale amateur, ce qui vient de se vivre (et qui
se vit encore) au travers de cette pandémie, aura affecté sérieusement toutes celles et tous ceux qui
simplement aiment le théâtre. Professionnels, amateurs, spectateurs, chercheurs, toutes et tous avons
vécu et vivons le manque occasionné par l’interdiction de ces pratiques. Ce qui est donc proposé ici,
c’est de dire que, cette période nous ayant ainsi touchés, nous ne pouvons pas repartir, sans prendre en
compte ce « désir abîmé » de faire du théâtre, et que ce serait sans doute une erreur de se précipiter
dans une euphorisante reprise, qui ne l’interrogerait pas.
Ainsi la question n’est pas tant de proposer un nouvel atelier, que de re-nourrir une envie nouvelle de
faire du théâtre. D’où l’envie d’une source, d’un nouveau départ, d’une remise en question justement,
de ce désir de théâtre, appliqué à la notion d’atelier, en se redemandant de manière pratique ce qu’est
finalement un atelier théâtre.
Posant cette question de la source, je reviens toujours (et je ne suis pas le seul !) à Shakespeare.
Shakespeare, non seulement pour ses histoires, ses thèmes, sa poétique, mais aussi et avant tout peut-
être, pour sa propension à avoir su mettre au cœur de son écriture le jeu. Dire et redire que le
fondement même du théâtre, ce n’est pas le texte, mais le jeu que le texte permet. Dans ce registre-là
Shakespeare est une source, et j’aime à croire qu’il a non seulement inspiré évidemment ceux qui sont
venus après lui (de Hugo à Koltès par exemple), mais aussi ceux qui étaient avant lui, car on ne lirait
pas Sophocle de la même manière, s’il n’y avait pas eu Shakespeare entre lui et nous !
Et plus précisément encore, Hamlet ! Hamlet est une histoire de vengeance(s) dans laquelle le théâtre
dévoile la vérité d’un mensonge qui cherchait à occulter un crime. Il y a donc au cœur de Shakespeare,
une œuvre dont le cœur est le théâtre lui-même, et c’est sur ce cœur-là que je voudrais proposer le
travail de ce prochain atelier.
Réinterroger notre désir de théâtre, en venant l’exercer justement sur cette œuvre-là : Hamlet.

Suivre ce désir personnel – réel, a deux raisons : la première, c’est cette volonté de toujours proposer
dans cet atelier des œuvres à l’écriture exigeante, dont les auteurs ont une vision singulière du monde
qui les entoure ; de proposer aussi des œuvres ou des auteurs, peu ou pas joués dans le cadre de
pratiques amateurs habituelles, et de se dire que cet espace-là, l’atelier, peut justement permettre cela :
JOUER HAMLET ! La deuxième raison, intrinsèquement liée à la première, c’est qu’Hamlet est un
(le) monument de la littérature dramatique tellement célèbre que sa renommée impressionne et occulte
parfois les raisons mêmes de cette renommée.

A ce titre il y a deux écueils, le premier est de dire : ce
théâtre-là n’est pas pour moi, il est trop compliqué, trop vieux, trop ennuyeux, etc. Le deuxième est de
penser : nous allons jouer un monument, et de nous enorgueillir de jouer le chef d’œuvre ! Cherchant à
éviter ces deux écueils, la proposition serait plutôt de montrer, d’une part quel est l’espace commun
entre celles et ceux qui auront envie d’Hamlet, et la pièce elle-même ; et d’autre part, de dire que cet
espace se voudra avant tout sensible et immédiat, qu’il ne s’agira donc pas d’honorer un monument
(TO BE OR NOT TO BE !), mais de s’intéresser à ce jeu (à travers les personnages, les situations, les
enjeux) que propose concrètement la pièce.
Bien sûr l’œuvre est difficile, complexe, elle demande de l’attention et il serait faux de dire qu’une
exigence particulière ne sera pas demandée. Mais ne peut-on pas se dire parfois, et tout en respectant
le cadre amateur qui est le nôtre, que notre désir de théâtre, peut aussi demander attention et
exigence ?
D’où cette organisation du temps de l’atelier un peu différente pour cette saison.

Une première rencontre d’un week-end sera proposée à qui le veut, désireux de poursuivre par la suite
avec l’atelier hebdomadaire, ou venant simplement pour découvrir la pièce. Il s’agira d’un temps de
dramaturgie dans lequel la pièce sera lue in extenso, et au cours duquel nous déplierons les thèmes, les
personnages, les diverses histoires qui la composent, pour à la fois comprendre ce qui se joue, mais
voir aussi comment ces différentes composantes jouent entre elles. Tenter de saisir où est le jeu et
comment il opère dans Hamlet, pour une fois plus tard sur le plateau, pouvoir s’y intéresser en priorité.
Puis viendra le temps de l’atelier proprement dit, qui traversera l’année et se terminera par une
présentation publique.
Mais je reviens à ce que j’évoquais plus haut, c’est-à-dire réinterroger la pratique de l’atelier lui-
même : Pourquoi parle-t-on d’atelier et non pas de cours ou de mise en scène ? Quelles sont les
différences entre ces espaces ? Ces questions seront développées, mais dans le cadre de la pratique
elle-même, car la finalité restera bien évidemment l’exercice de cette pratique, qui pourrait cette saison
s’énoncer comme suit : faire surgir un espace dans lequel l’envie de chacun se retrouve autour de cette
œuvre, et se dire au moment de la présentation de fin d’année que nous n’aurons sans doute pas monté
Hamlet dans son intégralité, mais que nous aurons rendu commun notre désir de cette œuvre, notre
désir de jeu, tout en essayant de comprendre la spécificité de notre travail d’atelier.